Page 12 - ITEM39
P. 12

Cours	commun	de	Résidanat	Aout	2020	 12
                                                                           Sujet	39	:	Les	hyperthyroïdies
               N° Validation : 0839202052


                   3.  Les hyperthyroïdies iatrogènes

                      3.1.    Iode
               Les  produits  de  contraste  iodés  et  surtout  certains  médicaments  comme  l’amiodarone
               (Cordarone®:  75  mg  d'iode/cp)  peuvent  être  responsables  d'une  hyperthyroïdie  par  un
               mécanisme lésionnel ou fonctionnel (voir objectif 1).
               Un bilan thyroïdien est indispensable avant le début du traitement et lors de la surveillance des
               patients traités par amiodarone.
               Les hyperthyroïdies à l'amiodarone ne doivent pas être confondues avec le profil hormonal
               habituel sous ce traitement qui comprend une élévation de la FT4 avec TSH et FT3 normale.
               Dans la mesure du possible, il faudrait éviter les produits de contraste et médicaments iodés
               chez les patients porteurs de goitres nodulaires.

                      3.2.    Interféron
               Les  interférons  sont  des  cytokines  intervenant  dans  la  régulation  de  l’immunité.  Les
               dysthyroïdies sous interféron sont fréquentes (5 à 40 % selon les  séries) et surviennent surtout
               chez les patients prédisposés porteurs d’anticorps antithyroïdiens. Elles ne disparaissent pas
               toujours après l’arrêt du traitement.

                      3.3.    Lithium
               Le lithium, utilisé dans le traitement des troubles bipolaires, peut être responsable ou révéler
               une dysthyroïdie (hypo ou hyperthyroïdie).

                   4.  La thyroïdite subaiguë de De-Quervain

               Affection d'origine virale, atteignant généralement toute la glande mais pouvant être localisée.
               Elle  survient  souvent  dans  les  suites  d’un  syndrome  grippal.  L’examen  retrouve  un  goitre
               douloureux. La vitesse de sédimentation et la C-Réactive Protéine sont augmentées.
               Elle  s'accompagne  d'une  phase  initiale  d'hyperthyroïdie  (par  lyse  des  cellules)  suivie  d'une
               phase d'hypothyroïdie, puis récupération d’une fonction thyroïdienne normale en 2 ou 3 mois.
               Le  diagnostic  est  essentiellement  clinique,  mais  peut  être  appuyé  par  l'échographie  (aspect
               hypoéchogène), voire la scintigraphie dans les cas difficiles (absence de fixation).

                   5.  Thyrotoxicose factice

               La prise d'hormones thyroïdiennes dans un but amaigrissant, non toujours avouée par le patient,
               peut entrainer une thyrotoxicose dite "factice". L'attention peut être attirée par la profession du
               patient (accès facile aux médicaments), l'absence de dystrophie thyroïdienne. Le diagnostic est
               confirmé par la scintigraphie (absence de fixation) et le dosage de la thyroglobuline qui est
               effondrée, traduisant la mise au repos de la glande.


                   6.  Causes rares d’hyperthyroïdie

               -  Syndrome  de  résistance  aux  hormones  thyroïdiennes  (par  mutation  du  récepteur  β  aux
                   hormones thyroïdiennes)
   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17